Elle était plongée dans un livre, appuyée contre l'accoudoir. D'autres élèves traînaient par là, mais personne ne lui parlait. A part Malfoy et sa bande, peu étaient les élèves qui auraient osé la déranger en pleine lecture. Et cela l'arrangeait bien... Elle avait besoin de lire ces jours, assez pour se vider la tête. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. C'était agréable, certes, mais elle aurait aimé que cela se limite à ça.

Bon, il lui plaisait et elle devenait dingue rien qu'en pensant à lui, mais cela ne pouvait que s'arrêter là. Après tout, elle était une adolescente... C'était peut-être ça. C'était sûrement ça... Elle regardait donc bien son livre, sans trop en lire les mots, trop plongée dans ses pensées. Elle n'entendit donc pas Brennan s'approcher et lorqu'il se pencha vers elle, elle détourna la tête. Surprise et gênée, elle s'éloigna un peu, un léger sourire aux lèvres.

"Hey!! Comment a été ta journée?"

Elle ne comprit pas la dureté de son regard. D'accord, ils étaient ensemble, mais ça signifiait pas qu'ils devaient montrer des marques d'affection en public non? Enfin, elle n'espérait pas. Elle ne voyait pas le problème, les marques d'affection, c'était en privé, quand ils n'étaient que tous les deux et que personne ne pouvait les voir. Pas de bisous dans la salle commune, cela semblait aller de soi pour elle. Elle trouvait tellement vulgaire ces couples qui s'embrassaient en public!

"Comment ça, jusqu'à maintenant?"

Diana n'avait pas l'habitude d'être dans une relation. Le seul autre petit ami qu'elle avait eu avait été le temps d'un été et l'histoire avec Malfoy... C'était une chose étrange qu'on ne pouvait même pas décrire comme une réelle relation vu l'étrangeté de la chose. Elle le regarda un peu perplexe donc, soupirer. Clairement, quelque chose l'avait contrarié. Etait-ce de sa faute?

"Bon... Mais tu sais que tu peux m'en parler si tu veux, je suis là pour t'écouter."

Elle lui sourit.

Se pouvait-il qu'il aille tellement mal qu'il ne pouvait même pas lui sourire? Elle s'inquiéta un peu, mais n'en montra rien. Elle était devenue maître dans l'art de cacher ses émotions. Elle rit légèrement.

"On peut se retrouver à la tour d'Astronomie plus tard si tu veux... Après le dîner"

Il y avait trop de monde autour, et ce n'était pas elle que de l'embrasser en public. Déjà qu'elle n'était pas la personne la plus tactile au monde, alors en plus en public, c'était difficile pour elle.

Elle n'était peut-être pas la plus affective des personnes, ni la plus tactiles. Elle était néanmoins très observatrice et depuis qu'ils s'étaient embrassés, qu'ils avaient décidé de se donner une chance, elle n'avait fait que l'observer. Attentivement, dans les moindres détails, ainsi que la manière dont les autres se comportaient avec lui. Surtout en ce qui concernait ses amies... Et bien sûr, elle ne devait pas être surprise de constater le regard si tendre d'une autre fille... Si fort, si puissant qu'il lui en faisait presque mal.

Alors bien sûr, lorsqu'il annonça qu'il ne pourrait pas la voir elle, mais irait voir une autre fille, cette autre fille, cela lui fit mal. Mais la douleur de Diana était une chose que peu parvenaient à voi. Elle la cachait si bien et si parfaitement que son regard devint juste froid. De manière générale, elle lui souriait et même si ses gestes ne le disaient pas, son regard montrait clairement la chaleur qu'elle éprouvait en elle lorsqu'elle le voyait. Maintenant ses yeux étaient froids et ni une ni deux, elle reprit la lecture de son livre. Sa voix était froide et son regard glacial ne quitta pas son livre.

"Dans ce cas, peut-être qu'elle saura te remettre de bonne humeur."

Elle retint fortement une grimace lorsqu'il lui dit que peut-être qu'elle le mettrait de bonne humeur. Et préféra retenir d'autres remarques cinglantes qui voulaient quitter ses lèvres, mais ce serait trop en montrer sur son état. Valait mieux que ça reste pour elle. Puis la suite la surprit, elle baissa son livre.

"Mais ta présence n'incommode personne!"

Au contraire, cela lui faisait plaisir qu'il soit là, près d'elle.

Elle ne comprenait pas son rire sarcastique et elle se leva, posant son livre et s'approchant de lui.

"Sérieusement, tu n'incommodes personne."

Elle ne comprenait pas trop ce qui se passait.

Elle fut surprise par ce qu'il lui annonça et mit un temps à l'assimiler. Déjà qu'il ait parlé comme ça de ce qu'elle ressentait pour lui, c'était bizarre parce qu'elle même ne saviat pas trop ce que c'était exactement. Et puis montrer aux autres... Elle ne comprenait pas.

"Pourquoi il serait nécessaire de le montrer aux autres? Ce qui compte, c'est toi et moi non?"

Elle le pensait sincèrement. Elle ne voyait pas le besoin de le montrer ouvertement, de se rouler des pelles longues comme l'éternité. Pour elle ce qui se passait entre eux deux se passait justement entre eux deux et les gens n'avaient pas à le savoir.

"Je m'en fiche pas mal qu'ils le sachent... Tu veux que je le leur dise?"

Elle allait réagir lorsqu'il l'entraîna vers le canapé, mais au lieu de ça elle le laissa parler et l'écouta avec attention, tout ce qu'il disait. Et elle se trouvait prise de court, parce qu'elle ne savait absolument pas quoi répondre à ça. Enfin si, elle avait une foule de pensées qui traversaient sa tête, mais elle n'était pas habituée à simplement dire ce qu'elle pensait. A part avec sa soeur, elle n'avait pas l'habitude d'ouvrir son coeur et c'était difficile de le faire. Elle fit un léger sourire.

Il faudrait bien faire une concession, parce qu'elle n'aimait pas voir Brennan se traiter de con.

"Berlioz.. Tu n'es pas con du tout... C'est moi. Je n'aime pas beaucoup les démonstrations d'affection en public. Je trouve ça vulgaire, même si tu trouveras ça stupide. J'insulte tous les couples que je croises à s'embrasser dans le couloir, que je sois avec Drago ou non."

Et elle estimait que ce n'était pas non plus nécessaire, comme son père. Combien de fois sa mère ne devait-elle pas forcer un geste d'affection de sa part, même dans la famille. Il ne prenait jamais l'initiative, alors elle venait les bras ouvert et lui demandait un calin. C'était drôle à voir.

"Et puis... Je suis suédoise, je ne suis pas vraiment tactile, ni réellement à montrer quoi que ce soit."

Elle lui fit à nouveau un piteux sourire. Ce qu'ele venait de dire par contre, c'était connu de tous. Il n'y avait qu'avec Pierrick qu'elle était différente.

"Ne te traite pas de con, c'est ma faute. Je vais essayer de changer ça."

Elle le regarda, voyant que cela le dérangeait clairement. Et elle n'avait pas non plus envie de ça, elle n'avait pas envie que ça devienne une source de douleur pour lui, que leur histoire soit désagréable à vivre. Au contraire, elle voulait le voir aussi heureux que possible. Pour lui montrer que c'était un effort qu'elle ferait, elle leva sa main et caressa sa joue, avant de se pencher vers lui et de poser un baiser discret et rapide sur ses lèvres.

"Au début oui... ça va me déranger et m'incommoder. Mais c'est peut-être juste une question d'habitude. Et puis..."

Elle réfléchit.

"On peut aller à un juste milieu... Par exemple ne pas me demander de t'embrasser au milieu de la Grande salle, mais par contre, je peux te faire un petit bisou sur les lèvres dans la salle commune."

Cela l'amusait finalement. Elle lui sourit, elle voulait juste qu'il sourie. Elle ferait les efforts qu'il faudrait pour ça.

Elle ne s'attendait pas à ce qu'il l'embrasse à nouveau, donc en premier lieu elle eut l'air très surprise, et son visage s'adoucit et elle lui sourit. Elle aimait ça, ces papillons dans son ventre qui ne semblaient jamais s'en aller quand il était là. Elle adorait ça.

"Profite qu'on soit à la Salle Commune!"

Elle regarda autour d'elle, beaucoup de gens surpris, cela la gênait un peu, mais elle devait faire cet effort pour le voir avec ce même sourire.