Elle avait simplement marché au plus vite, fuir la situation, fuir ce qu'elle venait de faire, la manière dont elle venait d'ouvrir son coeur à une personne qui devait faire partie de son passé. A une personne qu'elle aurait du oublier depuis longtemps. Elle avait envie de pleurer, juste envie de pleurer...

Et elle était Diana Sunden, elle ne pleurait pas, elle ne ressentait rien, quelle que soit la situation. Elle serrait la sangle de ses sacs à s'en faire blanchir les jointures. Lutter contre les larmes et un adieu était plus difficile que ça n'en avait l'air. Puis elle entendit son nom, elle aurait reconnu cette voix entre mille, même si ce n'était qu'un souffle. Elle se retourna vers sa provenance. Lorsqu'il arriva, elle voulut dire quelque chose, mais elle respecta son signe.

Oui, elle le pensait, peut-être qu'il en avait assez d'elle et qu'il souhaitait vraiment seulement qu'elle s'éloigne. Mais ce qui vint la laissa sans voix... Ce tendre baiser. Comme dans un film, ses doigts lâchèrent ses sacs au sol, alors que ses mains se plaçaient autour de son cou, ses lèvres se mouvant contre les siennes et lui rendant son baiser.

Elle brûlait, tout son être brûlait et la chatouillait et la rendait folle parce qu'elle ne savait pas exactement ce qu'elle ressentait. Elle voulait juste encore ça, sa peau contre la sienne, ses lèvres si douces. Sa chaleur, son odeur... Il lui avait tellement manqué. Elle n'arrêterait pas ce baiser sauf si une raison majeur l'y poussait.... Comme le manque d'air, mais elle n'était pas encore là.

Finie la Diana qui refusait d'embrasser qui que ce soit dans les rues, fini cette gêne en public. En tous cas en cet instant précis, c'était juste les deux. Deux adultes amoureux qui se retrouvaient. Et son coeur n'en pouvait plus de bondit de bonheur dans sa cage thoracique. Une voix jaillit derrière eux:

"Il y a des chambres pour ça!!"

Alors seulement, elle arrêta le baiser, mais sans se détacher de lui. Elle posa son front contre le sien, les yeux toujours fermés. Elle n'osait pas les ouvrir, de peur de briser l'enchantement. Elle n'osait même pas dire quoi que ce soit. Elle caressait sa nuque, les cheveux qui y traînaient et pour finir, elle souffla.

"On devrait rentrer, tu vas prendre froid..."

Elle rit sous ses biasers, pour elle-même il était difficile de se détacher de ses lèvres, mais elle le fit à contre coeur et le suivit en lui prenant la main.

"Je suis suédoise, je peux pas prendre froid!"

Elle se sentait tellement heureuse qu'elle aurait pu le crier, là, au milieu de cette rue.

"Et je préfère Mademoiselle!"