Diana était troublée depuis quelques jours. Comme d'habitude, quelques élèves avaient tenté de la draguer un peu, sans grand succès. Quand elle était dans un endroit où ne se trouvaient que les Serpentard, elle gardait son regard fixé sur Draco ou sur Pierrick, bref, elle évitait autant que possible Berlioz. Elle ne passait jamais près de lui, ne le regardait pas, sauf quand c'était obligatoire et là elle gardait son regard froid et glacial, comme elle savait l'avoir.

Puis, par moments, elle semblait se perdre dans des pensées et se poser des questions, ce qui ne lui ressemblait pas. Même Pierrick commençait à s'inquiéter pour elle... Mais elle disait que ce n'était rien, disait qu'elle pensait à ses parents, s'en voulait de les utiliser comme excuse et partait s'isoler.

C'était un jour comme ça... Il n'y avait personne dans le parc, il faisait un tantinet trop frais pour cela, alors elle en avait profité pour prendre un livre et s'asseoir à l'ombre d'un arbre. Mais elle arrivait pas à lire, elle restait là et elle regardait le parc, quand son regard fut attiré par le garçon qui apparemment sortait aussi. Elle le reconnut tout de suite et passa quelques secondes à l'observer... Jusqu'à ce qu'elle croise son regard et qu'elle le maintienne quelques secondes avant de réaliser ce qu'elle faisait et de brusquement mettre son livre devant son nez... à l'envers. Mais elle ne le voyait pas, elle avait les yeux fermés et prenait de longues inspirations en priant pour qu'il ne s'approche pas d'elle. Mais qu'est-ce qui lui arrivait?

Bon sang ce qu'elle pouvait être stupide par moments. Se dire qu'on l'appelait la Reine des Glaces et autres surnoms pareils parce qu'elle était froide, toujours posée, avec des manières impécables et surtout très intelligente. Et voilà qu'elle tenait son livre à l'envers. Elle ouvrit brusquement les yeux pour s'en rendre compte et referma le bouquin, portant son regard pour un Berlioz qui s'en allait déjà.

Elle sentait chez lui une pointe de colère, une frustration. En fait, elle ne comprenait pas trop, masi elle n'était pas sûre de vouloir comprendre. Déjà elle ne voulait pas comprendre ce qui se passait chez elle, cette peur qui la tenaillait à l'idée de l'approcher et pourtant l'envie qu'elle avait de s'approcher de lui de le connaître autant qu'elle pouvait. Elle devrait s'excuser, elle savait que son comportement avait été pitoyable, mais elle était Diana Sunden et elle ne s'excusait jamais. Aussi elle se releva et s'éclaircit la gorge...

"Oh, je... Je m'étais juste assoupie."

Bien joué, essaie encore.

"Tu vas te balader? Je peux te tenir compagnie?"

Elle perdait ses moyens en sa présence, c'était la seule et véritable explication à son comportement stupide en ce moment. Elle se demandait ce qui lui prenait, mais elle lisait dans son regard qu'il lui en voulait probablement un peu aussi.

"Hé, essaie de pas m'en vouloir, s'il te plaît. Je dois garder mon rôle aux yeux du reste de Poudlard!!"

Elle vint se mettre à côté de lui et le regarda de ses yeux clairs. Elle ne dirait pas toute la vérité, mais elle pouvait au moins tenter d'éviter de créer encore plus de dégâts. Puis elle n'allait pas non plus dire qu'elle s'était jamais sentie vulnérable que l'autre soir avec lui, ni qu'elle avait eu réellement envie de l'embrasser, ni que son coeur n'avait pas cessé de battre à ce moment là. Ni que rien que de repenser à la scène de l'autre soir, il recommençait.

"Là regarde, on est seuls, il n'y a personne. On peut passer un moment ensemble, mais je comprendrais que tu ne veuilles pas..."

Après tout, notre dernière entrevue s'est finie d'une drôle de manière la dernière fois.

Elle soupira, elle l'avait blessé, elle le comprenait à présent. Et elle s'en voulait.

"Arrête, Berlioz, ça n'a rien à voir avec ça... Ce n'est pas que Malfoy qui est derrière tout ça, c'est plein de choses..."

Beaucoup plus que ce qu'elle pouvait en dire en réalité, beaucoup plus qu'elle ne pouvait même se l'avouer.

"On ne peut pas venir du jour au lendemain en se parlant comme si de rien n'était alors qu'on a fait en sorte de s'ignorer pendant six ans! Mais j'ai apprécié passer du temps avec toi, même si je comprendrais que toi tu ne veuilles pas."

Elle regrettait amèrement de ne pas lui avoir parlé pendant six ans d'ailleurs. Mais elle ne voyait pas de solution, et elle ne pouvait pas lui dire qu'en réalité la seule et unique raison pour laquelle elle ne lui avait pas parlé, c'est parce qu'elle s'effrayait elle-même.

Elle était surprise de son dialogue, surprise de ce qu'il disait. Elle devait fuir son regard, ne pas se perdre à nouveau dans ses yeux, ne pas avoir cette impression que la noyade serait facile. Mais lorsqu'il se rapprocha, lorsqu'il dit ce qu'il dit, elle ne put empêcher cette petite voix de parler, cette petite voix issue de son coeur, qui dit tout haut ce qu'elle pensait tout bas.

"Ce ne sont pas les autres qui me font peur..."

Elle aurait probablement été cramoisie s'il n'avait pas fait aussi froid.

"C'est de moi dont je me méfie, parce qu'on m'a toujours appris à ne pas me fier à mes instincts..."

Elle ferma les yeux un instant et secoua la tête en faisant un sourire dépité pour chasser les idées de sa tête.

"Pardonne moi, ça n'a aucun sens! Tu devrais continuer ta balade, je crois que ce serait mieux..."

*Pendant ce temps, moi je vais aller cogner ma tête contre les murs... *pensa-t-elle. Pourquoi avait-elle dit ça? ça ne voulait rien dire, ils ne se connaissaient même pas réellement, elle le trouait mignon, craquant, charismatique et très intéressant et drôle, mais ce n'étaient pas le genre de choses qu'on disait aux gens.

Alors elle fit demi-tour et se mit en marche dans la mauvaise direction, toujours avec cette envie horrible de se cacher sous terre. Quand elle réalisa où elle partait, elle dut lui refaire face.

"Je vais par là-bas... "

Elle fit un petit sourire forcé et passa à côté de lui pour repartir au château.

Elle rit légèrement, un peu désespérée.

"Mon instinct me dit de te faire confiance et de passer du temps avec toi, c'est mon éducation qui m'en empêche..."

Elle ne savait pas s'il comprenait ou même, à vrai dire elle s'en fichait, à le voir ainsi, pousser, elle envoya à la corbeille son éducation, qui, il avait raison, était mauvaise pour le coup. Puis elle commit l'erreur de le regarder dans ses yeux, puis elle fut prise de dizaines de pensées qu'elle refoulait jusqu'à maintenant.

Et si elle se laissait vivre pour une fois? Si elle suivait son instinct et faisait ce dont elle avait vraiment envie? Ce qui la tentait pour de vrai? Si elle se donnait une chance d'être heureuse?

"Mais tu as raison... Alors... Faisons ça à ta manière. Mais il faudra m'apprendre, parce que parfois je ne suis pas très douée."

Elle fit un petit sourire gêné et en même temps innocent.

Elle le regardait avec cet air d'une enfant qui savat qu'elle faisait une bêtise mais qui la faisait quand même parce que ça lui faisait plaisir. En gros, elle savait d'avance que cela risquait de mal se finir, mas peu importait le risque finalement. Elle devait vivre de temps à autres.

Elle prit sa main et la serra délicatement mais avec détermination.

"Faisons le à ta manière, Berlioz... Et si je tombe, tu prendras cher, crois-moi!"

Elle rit légèrement, curieuse de voir où la suite les mènerait.

Elle rit en voyant qu'il remarquait enfin. ça ne la dérangeait pas, au contraire. Si elle avait décidé de lui faire confiance, autant le faire réellement.

"Ce n'est pourtant pas la première fois que je t'appelle comme ça... Mais ça me ressemble plus... Quand je fais quelque chose, je le fais à fond. Mais pour qu'on soit sur un pied d'égalité, tu as le droit de m'appeler Di'..."

Elle reprit alors sa main et rangea son livre.

"Alors, dis moi, quel est le prochain pas dans notre amitié nouvelle?!"

A ce même moment, une violente bourrasque souffla ses cheveux dans tous les sens, la faisant rire légèrement.

"Et dis moi s'il doit se dérouler à l'extérieur ou s'il peut se faire au chaud."

Elle refusa de bouger et fit un mouvement de la main. Elle enfonça les mains dans ses poches et en sortit un bonnet, elle batailla une à deux minutes avec ses cheveux et parvint finalement à mettre le bonnet comme il faut de sorte à être toujours aussi parfaite que d'habitude. Diana était maniaque, c'était une chose qui ne changerait jamais.

"Si tu préfères dehors, dehors ce sera!!"

Elle sourit, plus au chaud et avec ses cheveux plus en sécurité, tout pourrait bien aller, surtout s'il préférait être dehors. Dans le fond, elle était sortie aussi et le parc étiat désert, autant en profiter.

"Alors, par où continueront nous notre balade?"

Elle ne sut comment prendre son rire. Elle n'avait pas l'habitude qu'on rie lorsqu'elle faisait quelque chose, au contraire. Elle étit qui elle était et généralement elle ne donnait à personne enie de rire, au contraire. Elle préférait semer les pleurs... Non, en réalité pas vraiment, mais elle avait trop d'amour propre pour qu'on rie d'elle.

"Mais j'ai mon bonnet, je ne tomberai pas malade et mes cheveux restent en sécurité..."

Pour ne plus lui laisser le choix, elle le prit par le bras et se mit en marche dans le parc, en direction du terrain de QUidditch.

"Allez viens je te dis, le parc me va tout aussi bien!!"

Elle rit à sa remarque. Elle était tout de même réputée capricieuse et avait toujours ce qu'elle voulait. Toujours accrochée à son bras, elle marchait donc en luttant comme elle pouvait contre le vent. Un poids plume comme elle se faisait trop facilement emporter.

"Je suis une Serpentarde après tout!"

Elle regarda aussi le paysage, comme lui, elle appréciait cela, quelques instants de calme, mais elle savait aussi que si cela durait trop longtemps, cela finissait dans le genre de mélancolie qu'elle avait appris à fuir autant que possible, alors elle lâcha son bras lorsqu'elle put voir les goals de Quidditch.

Elle le regarda quelques instants en signe de défi et partit en courant.

"Le premier aux buts a gagné!"

Ils arrivèrent aux buts en même temps, essoufflés, mais elle rit.

"Tu commences déjà mal, Berlioz... Sérieusement... Ne pas me faire perdre?!"

Elle rit.

"Me prendrais-tu pour une gamine capricieuse incapable d'accepter la défaite?"