Tout se devait d'être parfait. Ses parents étaient partis en vacances et l'avaient laissé seul avec l'elfe de maison. Une fois n'était pas coutume. Et ils se doutaient bien qu'Eléonora viendrait, puisqu'elle venait toujours. Mais ce dont ils se doutaient moins, c'est qu'il prévoyait mieux pour eux que simplement un film et du popcorn. Il avait prévu une soirée inoubliable. Pour commencer, il avait interdit à son elfe de cuisiner. Bien sûr, il supervisait, mais il voulait tout faire lui-même. C'était une nouveauté pour lui, mais tout était une nouveauté depuis qu'il était avec sa plus vieille amie, paradoxalement.

Il vivait dans un grand manoir de style victorien, en fait toute sa maison n'avait pas changé depuis la construction, à quelques détails près. Il aimait le style vieux qui se dégageait de ses murs et l'histoire qu'ils transpiraient. C'était sa famille qui avait construit cette maison et chaque nouveauté apportée par le nouveau maître des lieux restait comme un héritage supplémentaire. Et il avait tout décoré. Du début à la fin... Il avait placé un chemin de bougies à l'entrée, qui mènerait directement dans la salle à manger.

La salle à manger elle-même avait été parfaitement décorée, avec des bougies et des pétales de roses blanches, rouges et jaunes étalées dessus. Un instant, il avait presque hésité à décorer également sa chambre, mais ça aurait fait le garçon qui n'attend que ça. Et même s'il était très impatient de franchir cette étape avec sa petite amie, il voulait tout de même la faire se sentir à l'aise et que cela vienne quand elle le déciderait, sans lui imposer la moindre pression... Même si ça devenait dur pour lui... Elle était si belle, qu'il avait du mal à rester parfaitement calme lorsqu'ils s'embrassaient et se câlinaient... Particulièrement pendant les vacances, alors qu'ils avaient le champ libre. Mais il tenait bon, pour elle, parce qu'il l'aimait de tout son coeur. Lorsqu'à l'avenir elle penserait au moment où ils avaient franchi le pas, il n'espérait qu'une chose, un sourire rêveur sur son visage.

Il avait tout parfaitement préparé et il s'était découvert un penchant maniaque jusqu'à lors jamais vécu. Les bougies devaient être parfaitement alignées, son gratin dauphinois avoir la couleur parfaite et même sa viande était passée au peigne fin. Il avait remplumé tous les coussins du salon et, par mesure de précaution, il avait même nettoyé et rangé sa chambre, ainsi que changé ses draps. Et il avait refait le lit. Une fois, deux fois... Et ce ne fut qu'à la troisième fois qu'il fut parfaitement satisfait avec la manière dont les oreillers étaient disposés. Il s'assurait que la maison était parfaite. Et que lui même était parfait.

Il était rasé, il avait mis une jolie chemise et un joli pantalon. Lorsqu'il lui ouvrirait la porte, il voulait qu'elle se dise qu'elle avait de la chance d'être avec lui, tout comme lui se disait qu'il avait de la chance d'être avec elle à chaque seconde qu'il passait éveillé. Et à présent, il stressait. Il priait pour qu'elle arrive vite et qu'elle apprécie ce qu'il avait cuisiné.

Il entendit la sonnette avec une certaine nervosité et se vérifia une dernière fois dans le miroir. Une jolie chemise blanche, un jean noir qui lui allait parfaitement, ses chaussures bien cirées, ses cheveux mis en place dans un parfait coiffé décoiffé qu'il affectionnait, il était prêt et son coeur battait la chamade. Il descendit les escaliers avec la discrétion d'un éléphant et arriva à la porte en même temps que l'elfe de maison, à qui il offrit une soirée de congé... Que l'elfe remercia chaleureusement en disant qu'il aurait enfin le temps de tricoter les pulls pour la famille. Il roula des yeux et prit une grande inspiration avant d'ouvrir. Il ne devait pas trop tarder, après tout, il ne faisait pas tout à fait chaud dehors.

Il la regarda, regarder la rue, de son air rêveur, sublime, c'était une vision de rêve. Il en était tellement amoureux qu'il doutait que qui que ce soit ait pu ressentir ça un jour. Ce sentiment, cette affection qu'il avait toujours éprouvée pour elle avait un nom, l'Amour, avec un grand A. Et il en était si heureux. Maintenant, il voulait la toucher, la voir rire, l'embrasser et la câliner sans arrêt. Il était devenu un vrai bisounours et semblait vivre dans un autre monde. Avec un sourire, il s'avança vers elle et posa une main sur sa taille, venant à côté de la demoiselle.

"Il faut que tu ailles dans le jardin si tu veux les attraper. On ira après dîner si tu veux... Et on fera des anges, comme quand on était enfants!"

Il avait une voix et un sourire très doux.

Elle le rendait totalement fou, mais le pire, c'est qu'elle ne s'en rendait même pas compte, doutant toujours. Il n'en revenait toujours pas de la fois où elle lui avait dit ne pas être sûre du désir qu'il éprouvait pour elle. Il fallait être aveugle pour pas le voir, car il lui semblait parfois porter un panneau qui disait "Garçon qui se retient de toucher sa copine pour qu'elle se sente à l'aise et qui frustre à cause de ça." Il fallait dire ce qui était, il était un gros charmeur et il y avait très souvent une fille à son bras et dans son lit. Depuis qu'il sortait avec Eleonora, il y avait bien la plus belle fille du monde à son bras... Mais son lit restait incroyablement grand et vide pour lui tout seul. Et non, le jeune homme n'en avait certainement pas l'habitude.

Mais il aurait concédé tous ses biens pour la jeune fille, maintenant qu'il l'avait, il la garderait, et au rythme qu'elle déciderait de prendre. ll lui rendit son premier baiser, profita de l'instant et lui rendit son second baiser en l'attirant à lui pour l'enlacer avec tendresse. Le goût de ses lèvres l'enivrait et il adorait caresser ses longs cheveux dorés. Elle était si belle... Il se détacha pour l'observer et surtout le lui dire, avec un sourire tendre.

"Tu es très belle Léo... Viens, allons dans au chaud..."

Et la tirant par la main, il l'entraîna dans le hall, où commençait le chemin qu'il avait confectionné lui-même, bordé de bougies, et avec un sourire, il l'aida à retirer son manteau. Elle devait être surprise. Il ne passait pas pour le mec romantique vu le nombre de conquêtes qu'il avait et Merlin savait qu'il l'était avec Eléonora. Il n'aurait jamais cru être le petit ami parfait, pourtant il s'efforçait de l'être pour la rendre heureuse. Il se rendait compte petit à petit qu'elle aurait pu le tuer pour faire un tapis de sa peau il aurait pas dit non, si c'était ce qui la rendait heureuse.

"Bienvenue à la maison..."

Il fut ravi lorsqu'il vit les étoiles s'allumer dans ses yeux. C'était l'effet qu'il cherchait à lui faire, l'effet qu'il voulait toujours lui faire. Il voulait qu'elle soit heureuse et émerveillée, il voulait la voir sourire et son regard pétiller de la sorte. Il voulait qu'elle reste avec lui à jamais et qu'elle lui réserve ce sourire doux. Il lui sourit en rangeant son sac.

"Attends de voir le dîner que je t'ai préparé!"

Et il lui présenta son bras pour l'accompagner jusqu'à la table.

S'il y avait une personne qui savait que ce n'était pas le genre de choses qu'Oliver faisait, c'était bien Léo. Elle savait qu'il se contentait du minimum pour ses conquêtes, qu'ils préférait ne pas les impressionner pour pas qu'elles s'attachent. Il fallait les flatter et les surprendre assez pour les charmer, sans pour autant qu'elles soient trop émerveillées. Pour elle il voulait le contraire, décrocher les étoiles pour en faire la décoration de sa chambre. Après tout, elle illuminait sa vie avec chacun de ses sourires.

Il lui rendit son sourire en avançant vers la salle à manger.

"Attends d'avoir mangé et d'y avoir survécu avant de dire des choses pareilles, s'il te plaît. J'ai cuisiné tout seul ce soir!"

Il se détacha d'elle en arrivant vers sa place et lui tira sa chaise, pour qu'elle s'installe comme une vraie demoiselle.

Il s'installa face à elle et lui sourit. Se rendait-elle seulement compte de ce qu'elle disait? Que c'était trop? Jamasi rien ne serait trop pour elle, jamais rien ne serait trop beau ou trop parfait ou assez bien pour elle. Il sourit et posa une main sur la sienne.

"Arrête enfin! Ce sera jamais trop pour toi!! Jamais, même si je devais y laisser toute ma fortune et bien des choses encore."

Et il le pensait. Elle povuait lui demander n'importe quoi, il le ferait. Il l'aimait comme un fou.

Il sourit en la voyant. Ils étaient pathétiques et probablement que même les comédies romantiques les trouveraient trpo niais. Mais c'était ainsi, c'était intense et puissant lorsque deux adolescents s'aimaient, ça valait plus que tout et on se donnait à en perdre haleine, sans mettre de barrières, sans réserves. Et il voulait ça... Tout lui donner, sans réserves et sans peur. Elle était la femme de sa vie, elle se tenait face à lui et lui souriait et tout dans son regard indiquait qu'elle l'aimait aussi. Il ne comptait pas faire foirer cette chance.

"Et je vais encore une fois te toucher, mais le fait que tu sois là et que tu dînes avec moi ce soir fait plus que tu ne le penses. ça me donne tout ce dont j'ai besoin!"

Il lui sourit encore une fois et d'un mouvement de baguette, fit venir leurs repas à eux, d'abord une simple entrée, un peu de salade avec des toasts de foie gras. Ce n'est pas particulièrement esthétique puisque c'est pas son domaine, mais on y voit l'effort qu'il a mis.

Il mangea tranquillement et la regarda. Il aurait du penser à son appétit d'oiseau, mais lui même était si différent de ça, mangeait des tonnes tout seul et il n'aurait aucun problème à manger une portion prévue pour quatre. Après tout, il était un sportif et un sportif doué. Il lui fallait de l'énergie pour s'entraîner convenablement. Il aurait voulu servir la suite, tout cela n'avait fait que le mettre en appétit, mais à voir son sourire en s'approchant de lui et sa voix, il craqua. Il l'avait dit, il était à ses ordres et si elle ne voulait plus manger pour l'heure, soit.

En la voyant approcher de lui, il se leva et lui prit la main.

"Bien sûr, le reste peut attendre... Tu veux marcher un peu, te mettre devant la télé?"

C'était sa soirée à elle, alors il ferait tout ce qu'il fallait pour lui faire plaisir.

Elle le rendait fou. Se rendait-elle seulement compte de l'effet qu'elle lui faisait? Que chaque mouvement et que chaque contact le faisait partir sur une autre planète? Il la voulait tellement que ça en faisait mal de se retenir à chaque instant de la toucher, de l'embrasser, de la serrer contre lui. Lorsqu'elle l'embrassa, son corps entier vibra et il sourit en prenant sa main et la regardant.

"D'accord une balade, mais d'abord tu vas remettre ton manteau... Il ne faudrait pas que tu prennes froid."

Il la conduisit vers l'entrée où il posa son manteau sur ses épaules très délicatement.

De son côté, il aimait bien la neige mais préférait largement une plage où il pouvait courir, nager, sauter, faire tout ce qu'il voulait. Ils étaient très différents sur ce point tous les deux. Il était sportif, il tenait pas ou très peu en place. Il lui fallait de l'action dans sa vie, beaucoup de mouvement, presque même de l'agitation. Il enfila son manteau, la laissant partir devant et l'observant. Merlin il en était fou. De son visage, de son adorabilité... Oui, ça allait devenir un mot parce qu'il n'y avait rien de tel pour la décrire avec son bonnet rouge. De son côté, il était pas frileux, son duffle-coat bleu marine était ouvert sur sa chemise et il était bien. Il s'avança vers elle en souriant et l'attrapa par les rebords du bonnet.

"Il te va à ravir!"

Puis, il se pencha pour poser un très tendre baiser sur ses lèvres.

Dire qu'il était différent avec Léo relevait de l'euphémisme. IL en prenait soin comme d'un joyau des plus précieux, comme s'il s'agissait de l'objet le plus précieux du monde et qu'il ne fallait pas l'endommager de quelque manière que ce soit. Il en prenait un soin incroyable, elle était la plus belle chose qui lui soit arrivée, le bien le plus précieux qu'il puisse posséder.. Si tant était qu'on povuait parler de possession. Ses autres petites amies, il n'en prenait pas soin. Il se contentait de les avoir à ses côtés pour un baiser ou un câlin, juste pour les nuits de solitude. Il était peu présent en public et finalement, il espérait qu'un autre les drague pour pouvoir en être débarrassé sans la blesser.

Il n'était pas jaloux, pas protecteur, malgré ce que chacune d'entre elles espérait. Chacune espérait qu'il changerait pour elles, qu'il deviendrait le petit ami parfait, qu'il n'irait plus voir ailleurs, qu'il serait la personne la plus attentionnée du monde. Mais il n'avait été comme ça que pour une personne dans sa vie, du début à la fin. C'était avec Léo. Léo réveillait en lui cet être tendre et prêt à aimer. Elle réveillait ce qu'il y avait de mieux en lui.

Il se laissa aller à son baiser et y répondit, se mordillant la lèvre lorsqu'elle se détacha de lui. Que devait-il comprendre? Il n'osait pas espérer que... Et puis même sans ça, Elle était ce qu'il avait de plus précieux. Il caressa sa joue et murmura.

"Pour moi tu es aussi fragile qu'un morceau de sucre et je compte bien te traiter comme telle... Je ne voudrais pas risquer que quoi que ce soit t'atteitgne, qu'il s'agisse d'une personne ou de moi même."

Elle était vraiment entrain d'insinuer ce qu'il croyait, mais il lui sourit simplement en posant ses lèvres sur les siennes.

"On doit faire les choses à un bon rythme, chaque chose en son temps pour pouvoir être sûr que justement, je ne te blesse jamais. Tu ne sais pas, parfois tu blesse les gens sans le vouloir et je ne veux pas ça... Pas avec toi!"

Il lui prit la main et se remit en marche pour continuer la balade.

Elle allait directement u but, au sujet qui pourrait fâcher et au sujet qui était difficile à aborder pour lui. Il avait fait les choses si librement avec toutes ses anciennes petites amies qu'il ne savait comment s'y prendre avec elle. Saurait-il être assez doux et patient? Saurait-il à ce moment là la traiter comme une princesse et lui faire voir à quel point c'était un exercice agréable? Il regarda sa main, ce qui était signe de timidité chez lui. Voilà qu'avec Léo il revenait à des lieues de ce qu'il avait été.

"Si tu en es cent pour cent sûre, alors je suppose qu'on peut les franchir... Mais je ne veux pas qu'il y ait la moindre hésitation pour toi, parce que ce genre d'étapes ne se franchissent qu'une fois..."

Et il n'avait pas envie qu'elle regrette qu'il ait été celui qui lui avait pris quelque chose de si précieux.